pour contribuer à nous reconnecter à ce que nous avons appris à dominer : la nature et l’humain. Mon travail naît d'un besoin viscéral de re-sentir que l’humain et son corps portent en eux une mémoire organique - celle de la terre, de l’eau, du végétal, du souffle.

Je choisis un fragment de nature pour son intensité évocatrice. Le cep, racine vivante, porte déjà un élan, une blessure, un témoignage, un cri. Je le prends comme point d’ancrage. Il devient membre, jambe, axe… et mes mains, avec de l’argile, poursuivent instinctivement son mouvement vers un corps. Se révèle alors cette relation, incarnée, tendue, fragile…

Avec la sculpture, j’explore ces tensions existentielles et comment on en sort vivant, ce qui lie sans fusionner, ce qui retient tout en tirant ou repoussant, ce qui fracture ou tranche sans rompre, ce qui unit, sépare, répare. 

La beauté, l’harmonie ou la narration ne m’intéressent pas en priorité. Je recherche le moment précis où deux forces se rencontrent, car c’est là que pour moi, surgit la vie. 

Je ne sculpte pas pour expliquer, ni pour convaincre. Mes sculptures incarnent cette évidence silencieuse : la nature, l’humain se prolongent, se traversent, se cherchent, se tendent dans un lien, peut-être parfois invisible ou oublié, mais essentiel pour vivre.